HYPERPHAGIE (Boulimie non vomitive)
« Entre les mains de personnes souffrant d’hyperphagie, la nourriture peut devenir une arme de destruction massive pour le corps. »
___________________
Tout au fond de moi, il y avait cette douce et petite voix qui me répétait sans cesse un seul mot : « Mange, mange, mange ». N’arrivant pas à lutter contre elle, je me jetais avidement sur toute forme de nourriture. Et lorsque je mâchais chaque morceau, elle était toujours là, me poussant à ne pas m’arrêter. J’engloutissais tous les aliments de façon déraisonné. Je ne portais aucune attention aux saveurs que je mélangeais. La bouche badigeonnée de grains de sucre, et de morceaux de gâteaux, je cherchais encore une autre denrée à consommer. Je cherchais tout ce qui était comestible, sucré, salé, épicé, peu importe tant que je pouvais les avaler. Ces pulsions quasi-incontrôlables me prenaient dès que je me réveillais, et il n’y avait plus rien pour m’arrêter. Il fallait juste que je mange, que je mange pour oublier la douleur psychologique qui m’empêchait de vivre normalement. Je compensais par la nourriture, la joie de vivre qu’il me manquait. Je me gavais pour ne plus sentir la peine, la tristesse, la mélancolie de ma vie. La crise passée, je me sentais mal, vraiment mal. Mon ventre se tordait de douleur, et j’avais des haut-le-cœur. Contrairement aux boulimiques, je ne me faisais pas vomir. Je n’en étais pas capable. Alors je me blottissais contre l’oreiller de mon lit, et je restais là, amorphe. Les larmes coulaient de mes yeux, traversant mes joues lentement et tombant sur mes genoux une à une. Je n’avais pas la force de me battre contre cette si mignonne petite voix qui chantait dans ma tête. Je n’arrivais pas non plus à lutter contre mes problèmes. La tête dans mon bol de céréales, je me sentais prise au piège, incapable d’affronter tous les soucis que ma vie comportait. Ce trouble alimentaire a engendré un profond dégoût de moi-même, et de mon corps. J’avais pris du poids. Ma morphologie s’était modifiée, et pas comme je l’aurais souhaité. J’en suis venue à ne plus me reconnaître et à ne plus m’accepter. Je me refusais des sorties par peur du regard des autres. Ne voulant pas montrer mon corps, je me cachais derrière de longs et larges pulls. J’avais honte, tellement honte de ce que j’étais devenue. Ce que je voyais dans le miroir me faisait peur, et me donnait la nausée. Malgré cette honte, j’étais incapable de réfréner cette faim, qui ne connaissait jamais la sensation de satiété. C’était plus qu’un besoin, c’était plus qu’une nécessité. Je devais manger, tel un devoir à accomplir pour me soulager de tous ces maux. Pourtant, rien ne changeait. Ma souffrance psychologique restait la même. Il n’y avait qu’à la nuit tombée, lorsque je dormais profondément que je ne me gavais pas. Car oui, c’était bien du gavage.
©Elly Clark.
Commentaire sur “TROUBLES ALIMENTAIRES (2)”
hello,
i read your book, really good !
i’m bipolar « diagnostqué » late in 2002
now i m 45 and i m despressed, i take a lot of medecine
i lost a lot …. i cry a lot, so, courage to you
bye bye