OBSESSION DE L’APPARENCE

Obsession de l'apparence -EuphorieMelancolie

« Le changement n’est pas nécessaire à la vie, il est la vie » – Alvin Toffler

A partir de l’adolescence et même bien avant, les jeunes filles surtout prennent plus soin de leur apparence. Elles commencent à s’habiller d’une façon plus originale, et à se maquiller. Elles étalent des tonnes de crèmes sur le visage et le corps. Elles sont recouvertes de produits cosmétiques de la tête aux pieds. En seconde, première année du lycée, je voulais me maquiller comme toutes mes copines. De nouvelles disputes ont éclaté avec mon père, comme s’il n’y en avait déjà pas assez. J’ai eu le droit à une remarque qui m’a profondément blessé : « Tu t’habilles et te maquilles comme une pute ». Ces mots ont tambouriné dans ma poitrine, comme des coups de poignards. Je ne savais pas comment le prendre. Je me suis réfugiais dans ma chambre et j’ai vidé toutes les larmes de mon corps. J’étais constamment devant le miroir, avec une lumière tamisée qui me permettait d’atténuer les défauts de mon visage. Je me trouvais laide ; les cheveux trop frisés, un grand de beauté imposant sous la lèvre du côté gauche, un visage rond asymétrique plus que la moyenne, des petits seins et aucunes formes de femme. Je ne supportais pas le reflet du miroir. J’étais complexée par toutes ces imperfections. Comme toutes les adolescentes de mon âge, je souhaitais ressembler aux mannequins des magazines ou des vedettes de télévision. Pourtant, nous savons que les images sont retouchées, qu’en vrai, elles ne ressemblent pas à ce qu’on nous montre d’elles. Etre mince signifie être en bonne santé, apporte le succès et le bonheur, mais il n’en est pas exactement ainsi. Nous vivons donc toutes dans l’espoir de maigrir, encore et encore. Surtout que le physique est primordial pour se faire accepter dans une société de consommation basée sur l’apparence. Les vêtements, la façon de se comporter et même de parler sont soigneusement étudiés à l’avance pour renvoyer une image de nous-même qui n’est presque jamais la vraie. Alors, je déprimais. J’étais à la recherche de la personne que j’étais en essayant plusieurs styles vestimentaires ; du noir au multicolore, du gothique aux rastas. J’essayais de me sentir belle et attirante, de plaire aux garçons de mon âge. Par un maquillage noir autour des yeux, je camouflais certains complexes et j’attirais l’attention des personnes sur mon visage pour qu’il en oublie le reste. Et puis avec le temps, j’ai modifié ma façon de voir les choses. Je me maquillais moins, c’était plus subtil mais c’était difficile de changer. Une douleur s’emparait de moi, je n’étais pas prête de grandir et d’évoluer. Le changement nous a toujours fait peur, mais nous ne pouvons pas empêcher les choses de changer. Omniprésent dans nos vies, et ceci depuis le plus jeune âge, le changement crée une douleur au plus profond de nous-même. Et si l’on vous dit le contraire, on vous ment. Entre peur et souffrance, nous hésitons à nous adapter, à changer. Nous nous demandons si cela est vraiment utile, s’il n’y avait pas une autre solution moins douloureuse. Soit nous avançons, soit nous restons immobile et nous en venons à vivre dans un temps qui n’est plus le notre. Et parfois, le changement est la clé de tous les problèmes. Parfois le changement n’est pas mauvais, bien au contraire.

©Elly Clark

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