LE GOUT DE VIVRE

Le goût de vivre - Euphorie & Melancolie

« Quand une mère et un père enseignent à leurs enfants, tout petits encore, à s’aimer et à s’aider l’un l’autre, à réprimer leurs caprices ou leur mauvaise humeur, à se montrer obéissants et dociles, ces sages leçons épargnent aux parents bien des chagrins par la suite. » – Maria Edgeworth

Se demander si la vie a un sens revient à se questionner sur son existence sur Terre. Nombreuses sont les personnes qui vivent sans raison, agissant uniquement par défaut. Vous pouvez réfléchir jusqu’à en avoir mal au crâne, vous ne trouverez pas un sens général à la vie. Il est bien plus important de se demander comment développer le goût de vivre que de chercher le sens de la vie. Malheureusement, cela n’est pas héréditaire mais les parents peuvent le transmettre par les voies de l’amour. La phrase « Va’ s’y en faisant attention » est un mélange de soutien et de prise du conscience du danger. Elle permet à l’enfant d’être soutenu dans son envie de vivre et de devenir un adulte vivant et entreprenant. Enfant surprotégée, je n’avais pas la possibilité de faire quoi que ce soit sans être accompagnée. Ma mère me surveillait constamment et n’hésitait pas à intervenir si elle considérait qu’il y avait du danger. Je n’en étais pas mécontente au fond. Je ressentais tout l’amour que mes parents me portaient, j’en étais complètement submergée. Je ne me retrouvais jamais seule. Sauf une fois où je suis restée dans la chambre de mes parents alors que ma mère s’occupait à ranger le salon. Dans le silence le plus total, je découvrais ce qu’était un rouge à lèvres en plongeant mon doigt entier dans le tube. Je m’en suis étalée sur les lèvres et surtout sur les joues. Au bout de cinq minutes, inquiète de ne pas entendre de bruit, ma mère a accouru dans la chambre. Elle m’a retrouvé tranquillement assise par terre le visage recouvert de marques rouges. Mis à part ce drôle d’évènement, je n’ai pas eu la chance d’apprendre par moi-même à faire face aux aléas de la vie. Malgré leur tendresse, mes parents m’ont communiqué leurs peurs et leurs angoisses. Elles guidaient mes actes à présent. Je ne prenais aucun risque ni ne faisais aucune bêtise qui pourrait me nuire. J’étais trop prudente, trop sage ; une vraie petite fille modèle mais seulement en apparence. Mes parents refusaient que je découvre la vie par moi-même. Ils me plaçaient dans un cocon où je n’avais aucun effort à fournir, aucun risque à prendre. Lorsque j’arrivais quand même à me blesser, cela signifiait la fin du mon monde. Ils ne m’ont pas préparé à subir et affronter les difficultés de la vie. Par conséquent, je n’étais pas non plus en mesure de développer le goût de vivre. Parce qu’au fond, je ne connaissais rien à la vie. N’ayant pas été encouragée à prendre des initiatives, je me suis repliée sur moi-même avec mes inquiétudes dans le creux des bras, et ce pendant plusieurs années.

©Elly Clark

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