LA SOLITUDE

La solitude - EuphorieMelancolie

«Ne crains pas la solitude lorsqu’elle croise ton chemin. Elle te donne l’occasion de te retrouver avec toi-même et de te fortifier»

La solitude est souvent vécue comme un manque, un vide à combler puisque la personne qui souffre de cette situation se retrouve séparée de ses semblables. Cela ne correspond pas exactement à la solitude dans laquelle je me trouvais. Je n’étais pas seule, j’étais entourée de personnes qui m’appréciaient telle que j’étais, même si elles n’étaient pas très nombreuses. Cependant, je me sentais seule et incomprise. Personne n’était là pour m’aider à me relever, mais par contre, il y avait tout le temps quelqu’un pour me poser la fameuse question après une chute :  » -T’es tombée? » à laquelle je répondais joyeusement : « -Non, non, je fais juste un câlin au sol ». Mon entourage m’appréciait quand j’allais bien, mais lorsque rien n’allait, beaucoup n’insistaient pas plus que cela pour m’aider face à mon désarroi. Mais il restait toujours une personne à mes côtés dans les moments les plus difficiles. On vit les uns avec les autres, on se côtoie tous les jours et pourtant, il reste un goût de solitude à chaque instant de nos vies. Je passais des jours sans parler à personne, à part à mes parents avec lesquels je mangeais. Le reste du temps, je restais enfermée dans ma chambre à surfer sur internet pour faire de nouvelles rencontres. Mais quelles rencontres ! Jamais je ne rencontrais ces nouvelles personnes. Elles restaient pour moi des personnes fictives avec lesquelles je discutais de tout, de rien et c’était très bien ainsi. Je ne voulais pas les rencontrer. J’avais tellement peur qu’elles soient différentes, qu’elles ne m’acceptent pas, qu’elles me rejettent même. J’avais un terrible manque de confiance en moi. Et il n’y avait que par le virtuel que j’arrivais à le surmonter. C’est comme porter un masque. Je pouvais être n’importe qui. On pouvait penser tout ce qu’on voulait de moi, que j’étais populaire au lycée, que j’avais des tonnes d’amis. Je pouvais mentir sur tout ce que je voulais. En prenant du recul, je me rends bien compte que ce que j’ai fait n’était pas une bonne chose. Mais cela me rassurait et je prenais une certaine confiance : je vivais dans un rêve les yeux grands ouverts. Au lycée, j’avais l’occasion de rencontrer beaucoup de personnes de mon âge. Alors j’essayais de créer des liens, des liens que j’avais du mal à entretenir. Parfois, je me rapprochais d’adolescents un peu exclus de la société, comme moi. Et j’arrivais à garder ce lien pendant plusieurs mois. J’étais d’ailleurs très fière de moi, je ne le cache pas. C’était presque un exploit, non, c’était un exploit. Sauf qu’au bout d’un moment, je n’arrivais plus à aller vers ces personnes, je me renfermais sur moi-même. La joie que j’avais acquise avait déjà disparu, et je n’étais plus capable de prendre des nouvelles de mes « copains et copines ». Tout reprenait à zéro. Moi, qui m’étais surpassée, je perdais tout du jour au lendemain. Je marchais par période, et encore maintenant. Il y a des semaines où je vais être entourée par des personnes que j’apprécie et d’autres où je vais me retrouver seule face à moi-même. Il y a des moments où je vais souffrir de cette solitude, et d’autres où je vais m’en réjouir. C’est ainsi.

©Elly Clark.

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