MES PREMIERS PAS

 

 

firststep

 

« Tout chemin commence par un premier pas. »

Dans mes rêves d’enfants les plus fous, je m’élançais sur mes deux jambes et je parcourais l’appartement en courant. En réalité, je trainais mes fesses sur le sol m’aidant de mes petites mains pour avancer. Je ressemblais à un de ces bambins que l’on voit dans les publicités. Seulement vêtue d’une couche-culotte, j’apprenais de jours en jours à me déplacer par mes propres moyens. La marche « à quatre pattes » était sûrement le plus efficace et celui qui comprenait le moins de risques de chute. C’est entre soutien et protection que j’ai fait mes premiers pas, à quatorze mois. N’ayant pas encore une grande stabilité, il m’arrivait encore de tomber. Et je me suis toujours relevée. Mes parents étaient si fiers de moi. Ils m’applaudissaient à chaque nouveau pas que je faisais ; ravis que leur petit bout de chou arrive enfin à se servir de ses deux jambes comme piliers pour rester debout. Nous avons appris tout petit que le plus important est de se relever, mais nous n’y pensons pas forcément. Nous croyons l’avoir découvert avec le temps, alors que nos parents nous ont enseigné cela dès nos premiers pas. A partir de cet instant, mes parents m’ont demandé de les accompagner dans la rue en marchant. Là, ce fut une toute autre histoire. Dès que je me retrouvais dans la rue, je ne désirais qu’une chose ; être dans les bras de mes parents. On m’a alors remise dans ma poussette. Je ne pense pas m’être sentie assez en sécurité pour me lancer toute seule, et laisser mes jambes se poser sur le sol en dehors de la maison. J’avais encore besoin de confort, de réconfort, de soutien et ce, plus que d’autres. D’ailleurs, comme certains parents ont pu le remarquer, les enfants ont tous un comportement différent quand il s’agit de prendre son envol, et découvrir le monde. Du haut de ma poussette, j’admirais tout ce qui m’entourait sans avoir besoin de bouger un seul muscle. Un enfant passe plus de temps à regarder le ciel que les adultes. Dans des discours encore un peu maladroits,  il nous expose les variantes de couleurs dont le ciel se pare. Il nous relate aussi tous les changements entre hier et aujourd’hui, des changements dont nous ne nous sommes même pas aperçus. Et puis, après deux-trois mois, j’ai réussi. Je marchais à côté de la poussette, présente au cas où je me sentais fatiguée, mais je ne lâchais pas la main de mes parents pour autant. Je gardais, pour tous mes actes, cette présence parentale dont j’avais tellement besoin.

©Elly Clark

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.