LES NOURRICES

childgame

« Tous les jeux, y compris ceux qui paraissent les plus simples, recèlent d’antiques sagesses. » -Bernard Werber

Des menteuses. Ni plus ni moins. Elles promettaient à mes parents de prendre soin de moi, d’être attentives et aimantes. Mais ce n’était pas le cas. Souvent déjà maman, elles acceptent de pendre en charge un autre enfant. Mes parents leur faisaient aveuglément confiance. Ils ne se doutaient pas qu’elles auraient pu briser les promesses faites. J’ai connu les joies de la garde par des nourrices dès mon plus jeune âge, en 1994, j’avais un an. Malheureusement, les conditions de garde n’étaient pas des plus calmes. Je suis passée par trois nourrices différentes. A chaque fois, c’était une catastrophe. Mes parents ont vraiment été malchanceux. La première me laissait bien attachée dans la poussette toute l’après-midi pour que je ne puisse pas bouger. Pour se défendre, elle a expliqué à mes parents que je voulais toucher à tout, et que je n’obéissais pas. Ils savaient que ceci n’était qu’un mensonge. La deuxième était une femme divorcée dont l’ex-mari continuait à lui rendre visite. J’assistais à des bagarres parfois violentes, et j’entendais des mots vulgaires, que je répétais à la maison sans connaitre leur signification. Autant dire que lorsque mes parents compris ce qu’il se passait, ils m’ont tout de suite retirée de cette nourrice. La troisième qui fut la dernière, avait deux filles de mon âge. Une après-midi, j’ai joué au « loup » avec elles. Nous devions nous courir après et nous toucher pour devenir à notre tour le loup. C’est un jeu très simple et pas du tout dangereux. Quoi que. Je courais dans l’appartement en regardant si j’étais suivie. Le regard vers l’arrière, je n’ai pas vu la porte qui se trouvait entrouverte devant moi. J’ai finalement tourné la tête pour cette fois, regarder en face de moi. Résultat : je me suis ouverte le front sur l’angle de la porte. Je suis tombée telle une poupée de cire, en horizontal. Inconsciente, la nourrice me prit dans ses bras et m’installa sur le canapé. Elle me mit du café moulu dans le front afin de soi-disant éviter l’hémorragie. J’ai repris mes esprits une à deux minutes plus tard. La première chose que j’ai ressentie a été les picotements dus au café. Le temps que je me rappelle que j’avais eu un accident, la nourrice avait changé mes vêtements pour finalement prévenir mes parents. Mes parents ont tout de suite quitté leur travail et sont venus me chercher pour m’emmener aux urgences. A partir de cet évènement, mes parents n’ont eu confiance en aucune nouvelle nourrice. Ils ont préféré me garder sur leur lieu de travail jusqu’à ce que j’aille à l’école. Ils ne voulaient plus prendre de risques, et j’en étais pour le moins très heureuse. Je pouvais enfin rester avec mes parents toute la journée.

©Elly Clark

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